Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2026 : Les retraités actifs pénalisés par de nouvelles mesures

Le Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2026, bientôt débattu au Parlement, introduit des changements majeurs concernant le cumul emploi-retraite. L'entreprise Experconnect alerte sur les conséquences potentiellement négatives de ces mesures, qu'elle qualifie de "non-sens économique et social". Ces nouvelles dispositions visent à modifier les conditions de reprise d'activité pour les retraités, avec des impacts significatifs sur leurs revenus et sur le marché du travail.

Points Clés des Nouvelles Mesures

  • Avant 64 ans : Annulation totale de la pension de retraite dès le premier euro de revenu d'activité.
  • Entre 64 et 67 ans : Écrêtement de 50% de la pension sur les revenus d'activité excédant un seuil annuel (potentiellement 7 000 €).
  • Après 67 ans : Maintien du cumul intégral et acquisition de nouveaux droits.

Trois Mesures aux Conséquences Lourdes

Le PLFSS 2026 prévoit, à partir du 1er janvier 2027, trois mesures principales concernant le cumul emploi-retraite. Pour les retraités de moins de 64 ans, tout revenu d'activité entraînera une annulation intégrale de leur pension de retraite. Cette mesure, visant à rendre la retraite progressive plus attractive, pénalise sévèrement ceux qui choisissent de reprendre une activité professionnelle. Entre 64 et 67 ans, un cumul emploi-retraite partiel s'appliquera, avec un écrêtement de la pension à hauteur de 50% des revenus d'activité dépassant un certain seuil annuel, qui pourrait être fixé à 7 000 €. Par exemple, un retraité gagnant 20 000 € par an pourrait voir sa pension réduite de 6 500 €.

Au-delà de 67 ans, le cumul intégral et la possibilité d'acquérir de nouveaux droits restent inchangés. Ces nouvelles règles affecteront particulièrement les jeunes retraités actifs, dont l'expertise est pourtant précieuse pour l'économie française.

Une Réforme Contre-Productive

Experconnect estime que cette réforme est contre-productive à plusieurs niveaux. Pour les entreprises, elle rendra l'accès à des expertises cruciales plus difficile, notamment dans des secteurs clés comme l'industrie, le nucléaire, l'aéronautique, la défense, le ferroviaire et la santé, freinant ainsi la réindustrialisation et la transmission des savoir-faire critiques. Pour les retraités, cela signifie une baisse de revenus pour ceux qui souhaitent continuer à travailler, souvent à temps partiel, pour soutenir des projets, des PME ou des territoires en tension. Enfin, pour les finances publiques, la réforme risque d'entraîner une baisse d'activité, donc moins de cotisations et d'impôts, moins de consommation, et ne contribuera pas à la réduction du déficit public.

Appel à la Responsabilité Collective

Face à ce constat, l'entreprise lance un appel aux parlementaires pour qu'ils ne valident pas une réforme qui, selon elle, punit l'engagement et l'expérience. Le travail après la retraite devrait être encouragé comme une solution concrète et immédiate à la pénurie de compétences, à la transition démographique et aux déficits publics.